Morceaux et textures
Conseils pour intégrer les morceaux dans l'alimentation de bébé et faire accepter différentes textures.
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A partir de quand peut-on commencer les morceaux, et avec quels aliments ?
Plus qu’une question d’âge, il y a 2 principaux pré-requis pour commencer les morceaux : tenir son dos droit, et savoir porter des objets à sa bouche. C’est généralement vers 6 mois, mais cela dépend des bébés. On misera sur les textures fondantes pour commencer : des aliments qui vont facilement s’écraser entre la langue et le palais, ou entre votre pouce et votre index.
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Mon bébé n’a pas de dents : peut-il manger des morceaux ?
Oui ! Pour l’apprentissage de la mastication, il est recommandé de proposer des textures non lisses avant 10 mois, même si bébé n’a pas de dents. Et oui, bébé n’a pas besoin de dents pour mastiquer les aliments mous et manger des morceaux fondants : sa mâchoire et sa langue sont très puissantes ! Avez-vous déjà mis un doigt dans sa bouche pour vérifier ?
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Bébé refuse les morceaux, que faire ?
Pour commencer, gardez en tête que l’alimentation doit rester une source de plaisir, et non une frustration. Il n’est donc pas utile, et même dangereux, de forcer son bébé à manger des morceaux. Pour aider votre enfant à se familiariser avec les morceaux, laissez bébé « jouer », appréhender et explorer la nourriture. En lui permettant de toucher sa nourriture, il développe sa motricité, pour progressivement se nourrir en portant les aliments à sa bouche (même si c’est de la purée !). Le point commun entre manger et jouer ? Prendre du plaisir, seul ou à plusieurs !
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Bébé ne veut que des purées, comment passer aux morceaux ?
Pour aider bébé dans cette transition vers les morceaux, on va les introduire de façon très graduelle grâce à différentes stratégies : méthode du 80/20, manipulation des aliments, identification de la catégorie alimentaire préférée…
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Comment gérer le réflexe vomitif lors de l’introduction des morceaux ? (Gag Reflex)
Le réflexe nauséeux, ou gag reflex en anglais, est un réflexe naturel qui se situe dans la bouche du bébé, et qui provoque une ébauche d’un mouvement de vomissement, ou un « haut-le-coeur ». Au début de leur vie, tous les bébés présentent un « gag reflex ».
Proposer des morceaux vient stimuler ce réflexe, qui peut aller du simple haut-le-coeur au vomissement. Et c’est tout à fait normal : il s’agit d’un réflexe physiologique de protection, qui permet à bébé de ne pas s’étouffer. Cela ne veut pas du tout dire que bébé n’aime pas les morceaux !
Il va falloir que votre bébé apprenne à gérer ces nouvelles sensations dans sa bouche. Vous allez pouvoir l’accompagner en lui proposant des morceaux de texture adaptée, fondante. Puis, vous lui proposerez très graduellement des morceaux qui vont devenir de plus en plus difficiles à mastiquer, afin d’apprivoiser ce gag reflex. Jusqu’à ce qu’un jour, bébé puisse manger comme vous.
Tous les bébés ne sont pas sensibles de la même façon. Certains présenteront beaucoup de gag reflex, tandis que d’autres gèreront dès le début.
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A quel âge bébé peut manger des finger food ?
Il est recommandé d’attendre 6 mois pour débuter l’expérience des finger food avec bébé. Mais plus qu’une question d’âge, l’apprentissage des morceaux requiert certaines capacités physiques et masticatoires. Bébé doit pouvoir tenir assis (avec soutien), attraper un objet pour le porter à sa bouche, et pouvoir gérer son réflexe nauséeux (GAG reflex). Aussi, le système digestif de bébé doit être assez mature pour bien digérer les morceaux.
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Bébé fatigue rapidement avec les morceaux, comment faire ?
Pour faire en sorte que bébé puisse manger des morceaux un petit peu à chaque repas, il faudrait procéder à une certaine habituation. Au départ, vous allez lui proposer un repas complètement mixé, puis vous allez proposer des morceaux graduellement. Proposez lui par exemple son plat sous forme de purée, et ensuite un dessert avec des fruits en morceaux. Au repas suivant, vous allez pouvoir faire l’inverse. En augmentant progressivement la quantité des morceaux de son alimentation, vous allez voir que votre bébé va s’habituer à son rythme et augmenter la quantité de morceaux qu’il est capable de manger chaque jour. Il ne faut pas hésiter à adapter les repas et le laisser gérer. Comme c’est le début de l’acquisition des morceaux, proposez-lui des morceaux qui soient fondants ou croustifondants. Ne lui proposez pas pour l’instant des choses trop difficiles !
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Bébé met des trop gros morceaux en bouche, comment l’aider à manger peu à peu ?
Quand on a un bébé qui met beaucoup de morceaux en bouche, c’est peut-être parce qu’il a besoin d’avoir beaucoup d’éléments pour avoir un maximum d’informations sensorielles. Pour éviter que bébé se retrouve avec des joues d’hamster, il existe plusieurs stratégies. On peut commencer par lui donner un morceau par morceau, pour qu’il mange progressivement. Aux alentours de 1 an, on peut commencer éventuellement à utiliser des petites fourchettes, qu’il va porter seul à sa bouche (vous pouvez piquer l’aliment pour lui). En utilisant cette technique, ça lui permettra de réguler son geste et l’apport alimentaire. Vous pouvez aussi tout à fait guider votre bébé par la voix et lui dire : « tu ne devrais pas en mettre autant, mets-en un petit peu moins, etc., ». C’est un apprentissage qui prend du temps. Votre bébé a peut-être aussi besoin vous voir faire. En mangeant avec lui, ça l’aidera peut-être à se réguler par imitation de votre comportement.
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Comment aider bébé à s’habituer aux petits morceaux mélangés dans la purée ?
Au cours de la diversification alimentaire « classique », bébé passe par une phase de transition entre des purées mixées lisses jusqu’aux petits morceaux. Mais il est important de savoir que ce n’est pas une étape qui est toujours facilement franchie par les enfants ! C’est donc très important de savoir que ce n’est pas parce qu’un enfant a du mal à gérer cette double texture qu’il va forcément avoir du mal à passer aux morceaux. Dans ce cas, je vous suggère de graduellement aménager les repas de votre enfant. Pour commencer, vous pouvez par exemple lui proposer de manger une purée de légumes avec de la viande, que vous lui aurez préparé comme plat principal. Puis, en dessert, vous allez remplacer la compote par des morceaux de fruits qui vont être bien fondants. Quand vous sentirez que ça se passe plutôt bien avec ces morceaux fondants de fruits en dessert, vous allez pouvoir graduellement remplacer un autre ingrédient de son repas par ce même ingrédient, non pas présenté en purée, mais en morceaux fondants. Et très progressivement, vous allez ainsi pouvoir accompagner votre enfant dans des repas qui vont se faire complètement en morceaux, ou presque !
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Comment aider bébé à manger plus de légumes et bien mâcher avant d’avaler ?
Bébé boude les légumes ? C’est ce qu’on appelle la sélectivité ou néophobie alimentaire. Et on peut utiliser des petites stratégies pour atténuer cette sélectivité chez les enfants ! Première idée : inclure votre enfant dans tout ce qui concerne la cuisine des légumes (courses, préparation du repas, etc.) !
Pour ce qui est de la mastication, c’est important de pouvoir stimuler cette mastication en proposant des aliments « crousti-fondants ». En effet, lorsque votre enfant met cet aliment dans sa bouche, et qu’il commence à le mastiquer, il a alors un retour auditif de cette mastication grâce à la texture croustillante. Cela va permettre à votre enfant d’accentuer ce mouvement de mastication, et progressivement de comprendre et assimiler ce mouvement de mastication comme étant nécessaire.
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Comment aider bébé à toucher la nourriture pour manger seul ?
Une des stratégies qu’on peut utiliser, c’est de faire participer votre bébé à la préparation du repas. Par exemple, le faire transvaser les ingrédients ou l’encourager à toucher la matière. Il faut lui montrer les différentes étapes de la préparation. D’une manière générale, tout ce qui va encourager la présence de l’enfant dans la préparation de l’aliment peut être un bon vecteur de motivation pour ensuite donner l’envie de manger l’aliment en question. Et une fois à table, on peut aussi envisager de proposer à bébé de manger en fourchette pré-remplie. Encouragez-le en lui remplissant la fourchette et en lui tendant pour qu’il mange tout seul ce qui est piqué au bout.
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Bébé mange peu et les morceaux sont compliqués : comment l’aider à manger plus ?
Dans un premier temps, essayez de favoriser des repas pris en famille. L’émulation de voir ses parents, ses frères et sœurs manger à côté de lui pourrait vraiment aider votre enfant à procéder par imitation et à développer son appétence pour les solides. La deuxième stratégie à expérimenter est de veiller à ce que votre enfant, quand il se nourrit de solides, ait accès à des aliments qui soient riches sur le plan nutritionnel et relativement caloriques. Privilégiez des aliments qui contiennent du fer, les associer avec des aliments qui contiennent de la vitamine C, donc des fruits, et aussi ne pas hésiter à ajouter des matières grasses dans les plats de votre bébé. Vous pouvez aussi lui proposer d’être autonome dans la prise de son repas. Parfois certains enfants ont besoin d’être actifs dans leur prise alimentaire pour pouvoir prendre davantage de calories.
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Bébé veut manger comme nous mais ne supporte pas les morceaux et recrache. Comment faire ?
Malheureusement, il faudrait d’autres informations et détails pour pouvoir répondre à cette question. La situation que présente ce bébé peut évoquer la présence d’un trouble de l’alimentation en pédiatrie. On appelle aussi cela un « trouble de l’oralité alimentaire ». Vous pouvez consulter un thérapeute formé en alimentation pour évaluer la situation et vous guider : orthophoniste ou ergothérapeute.
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Bébé de 15 mois est écoeuré par les morceaux, est-ce inquiétant ?
Est-il écoeuré par des textures hybrides (purées avec petits morceaux), ou par des repas complètements en morceaux (type « finger foods ») ? La première option est parfois un passage compliqué pour bébé, car elle donne beaucoup d’informations sensorielles contradictoires. Dans ce cas là, vous pouvez essayer de proposer plutôt des gros morceaux à manger avec les doigts, de texture fondante. Et si bébé refuse malgré tout le passage aux morceaux alors que vous lui proposez des textures qui sont adaptées à ses compétences motrices et oraux-motrices (textures fondantes ou croustifondantes), peut-être qu’effectivement c’est le signe que votre bébé a besoin de faire un bilan avec un orthophoniste ou un ergothérapeute spécialisé en alimentation.
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Comment faire manger des morceaux de fruits/légumes crus à mon bébé ?
Votre bébé mange les fruits et légumes sous forme cuite, mais pas sous forme crue. D’abord, il faut faire attention à ce que la texture des fruits et légumes crus soit adaptée aux capacités de bébé : morceaux de fruits fondants, crudités râpées ou en fines lamelles, etc. Pour ce qui est de donner de l’appétence à votre bébé pour les crudités, vous pouvez simplement procéder par habituation. C’est-à-dire lui proposer régulièrement de goûter ces aliments, et de l’exposer à ces fruits et légumes crus de différentes façons. Au repas, en entrée ou au dessert. Ou lorsque vous êtes en train de cuisiner, par exemple. Aussi, le fait que votre bébé vous voit en manger régulièrement va lui permettre d’accéder à l’envie et à l’appétence de manger ces fruits et ces légumes ! Vous êtes son meilleur modèle.
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Peut-on donner des purées en DME ?
Oui ! Donner des purées et des morceaux à bébé, c’est possible. Le fait de donner des purées en DME, ou des morceaux en diversification classique, n’augmente pas le risque d’étouffement ! C’est un mythe malheureusement répandu (surtout sur les groupes facebook), mais qui n’a pas de fondement scientifique. Bébé ne perd pas son réflexe nauséeux (GAG reflex) lorsqu’il mange des purées, et ce n’est pas parce qu’on lui donne des textures lisses qu’il ne saura plus gérer les morceaux. Bébé est capable d’adapter sa réponse masticatoire à l’aliment qu’il mange. Tout comme il arrive toujours à téter son lait après l’introduction des solides. L’important est de lui faire confiance, et de lui proposer des aliments sécuritaires et adaptés à ses capacités, pour limiter les risques d’étouffement.